Vélomoteur Puch : comment une marque est devenue culte – et l’est restée jusqu’à aujourd’hui

5 Juin 2025

Ton cœur bat au rythme du deux-temps ? Alors il doit faire des bonds de joie quand un vélomoteur Puch apparaît au coin de la rue. Ces cyclomoteurs autrichiens sont des engins très particuliers : souvenirs nostalgiques d’enfance et sensation de liberté sur deux roues. Une vraie sensation vélomoteur, droit au cœur ! Mais qu’est-ce qui se cache vraiment derrière la fascination pour la marque Puch ? Et comment ces cyclomoteurs de Graz sont-ils devenus légendaires ? Cet article t’invite à un voyage dans le temps à travers l’histoire de l’usine Einser – depuis le premier vélo jusqu’au mythique vélomoteur noir. Tu découvriras comment des modèles comme le Maxi, le X30 ou le Puch MS 50 ont atteint un statut culte et pourquoi ils restent inoubliables aujourd’hui.

De l’atelier de vélos au géant industriel

Ce qui a commencé comme un petit atelier de vélos est devenu le berceau de l’une des marques de deux-roues les plus célèbres d’Europe. À Graz, Johann Puch fonde en 1889 sa première entreprise – avec beaucoup d’ingéniosité et un sens aigu de la mobilité du futur. L’atelier évolue rapidement pour devenir la légendaire usine Einser, le cœur de la production et plus tard l’une des entreprises industrielles les plus importantes d’Autriche. On y fabrique non seulement des vélos, mais aussi des motos, des vélomoteur, des voitures, des tracteurs – et ces cyclomoteurs qui atteindront un statut culte bien au-delà des frontières autrichiennes.

Trois cyclomoteurs Puch (Maxi, DS 50 & M 50)

Von Duke of W4 – Eigenes Werk, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=110016605

Les modèles de vélomoteur Puch en un coup d’œil

Du premier vrai cyclomoteur jusqu’au modèle culte ultime : les paragraphes suivants te présentent les modèles les plus importants :

Styriette – la première idée de vélomoteur

Avant que les légendaires cyclomoteurs comme le MS 50 ou le X30 ne prennent leur envol, un long chemin restait à parcourir quand le fabricant autrichien lance la Styriette en 1938. Ce vélo à moteur auxiliaire – ou petite moto légère – doté d’une cylindrée de 60 cm³, d’une puissance de 1,3 ch et d’une vitesse maximale d’environ 30 km/h, possédait déjà bon nombre des caractéristiques qui définiront plus tard le vélomoteur classique. Techniquement, la Styriette était plus proche du vélo que du vélomoteur moderne : ne pesant que 39 kg, elle était équipée d’un moteur deux-temps simple et d’une construction épurée et réduite à l’essentiel. C’est précisément ce qui la rendait si spéciale. Avec plus de 2 000 unités produites, elle fut pour beaucoup leur premier deux-roues motorisé – et surtout, le point de départ de ce qui fera de Puch une marque culte. Même si la Styriette fut produite pendant une courte période (jusqu’en 1939), elle reste une étape clé dans l’histoire du constructeur autrichien. Ce modèle marque le début d’un développement qui prendra vraiment son élan avec le MS 50 et le Puch X30.

Puch Styriette (1)

Von Martin Krusche – Kuratorium für triviale Mythen, Gleisdorf, CC BY-SA 3.0 de, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=42188931

Puch MS 50 – le premier vrai vélomoteur de Graz

Avec le MS 50, affectueusement surnommé « Puch MS 50 », les ateliers de Graz lancent en 1954 le premier vrai vélomoteur sur les routes, du moins techniquement parlant, créant ainsi un classique produit jusqu’en 1982. Le moteur deux-temps refroidi par air, d’une cylindrée de 49 cm³, délivrait à l’origine environ 1,8 ch, mais existait aussi dans une version bridée à 1,0 ch. Combiné à une transmission à deux vitesses, le MS 50 offrait pour son époque une excellente aptitude en montée – un avantage crucial dans le quotidien vallonné de nombreux cyclomotoristes. Techniquement solide, ce modèle n’était cependant pas le plus accessible pour les débutants : ceux qui maîtrisaient le comportement au démarrage et la transmission appréciaient rapidement le vélomoteur MS 50 comme un compagnon fiable – avec sensiblement plus de puissance que bon nombre de ses contemporains. Grâce à son cadre en tôle d’acier emboutie, ses freins à tambour efficaces et sa bonne suspension, le Puch MS 50 était perçu comme un deux-temps racé au comportement presque motocycliste. Le modèle MS 50 n’était pas seulement populaire, il devint une présence familière dans le paysage routier. En Autriche, ce vélomoteur servait de véhicule postal pendant des années, transportant lettres et colis, mais il était aussi si populaire chez les artisans comme véhicule d’entreprise qu’il hérita du surnom de Puch MS 50.

Puch MS 50 (1954), Musée technique de Vienne

Von Dnalor 01 – Eigenes Werk, CC BY-SA 3.0 at, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=101290803

Puch X30 – le robuste cyclomoteur pour les exigeants

Avant même le modèle Maxi, le Puch X30 fait son apparition sur les routes en 1962 – un cyclomoteur qui se distingue nettement du futur best-seller par sa construction robuste et son équipement de qualité supérieure. Techniquement proche du Puch Maxi, le modèle X30 privilégie toutefois des composants plus stables et un design plus marquant. Le réservoir élancé du X30 et le cadre monotube caractéristique confèrent à cet engin une allure distinctive. Ceux qui possèdent un X30 savent que ce vélomoteur n’a jamais été produit en masse – c’était toujours quelque chose de spécial. Équipé d’une transmission à deux vitesses et au choix d’un moteur deux-temps refroidi par air de marche ou par ventilateur (Z50 ou ZA50), ce modèle délivrait environ 1,36 ch sur la route – assez puissant pour les parcours vallonnés. En Suisse, le X30 est particulièrement prisé des bricoleurs et souvent utilisé pour les sorties tout-terrain ou les courses de cyclomoteurs grâce à son cadre stable.

Puch X30 année de construction 1976

Von Markus Zinnecker – Selbst fotografiert, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=37872540

Puch, Louis Lucien Lepoix & le légendaire modèle Maxi

Quand on parle aujourd’hui de « vélomoteur Puch », on pense presque toujours au modèle Maxi. Depuis son lancement en 1969, ce modèle a marqué le paysage routier suisse comme aucun autre cyclomoteur – et est devenu le symbole de la liberté sur deux roues. Son design caractéristique est l’œuvre de nul autre que Louis Lucien Lepoix – un designer industriel qui a également travaillé pour des marques comme BMW, Mercedes et NSU. Il a donné au modèle ses lignes claires et fonctionnelles avec le réservoir intégré dans le cadre – à l’époque un véritable accroche-regard et une révolution technique comme esthétique. Équipé du moteur monocylindre E50 éprouvé (plus tard aussi disponible avec le ZA50), ce modèle était robuste, fiable et abordable. Les variantes à une ou deux vitesses offraient une base solide pour l’usage quotidien et le tuning. Aucun autre vélomoteur n’a été autant modifié, repeint et personnalisé. En même temps, ce modèle de vélomoteur marquait une fin historique : il fut le dernier cyclomoteur produit par les Autrichiens avant la vente de la division deux-roues à Piaggio. Il devint ainsi non seulement un modèle culte, mais aussi le dernier véritable vélomoteur Puch sorti de Graz.

Puch Maxi S (Sport) 01

Von Zeitblick – Eigenes Werk, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=154596196

Légendes en détail : ce qui distingue les cyclomoteurs Puch les plus célèbres

Alors que le Maxi était un modèle polyvalent abordable que l’on trouvait presque partout, le X30 se positionnait comme une alternative plus exclusive et plus robuste pour les conducteurs exigeants. Mais comment ces modèles se comparent-ils directement ? Et où se situent le Super Maxi LG1, le modèle N et le modèle S dans cette lignée emblématique ? Le tableau suivant te montre les principales différences et similitudes des trois vélomoteur les plus connus de la marque.

Caractéristiques Maxi X30 Super Maxi LG1 Maxi N Maxi S
Production Dès 1969 Dès 1962, spécialement pour le marché suisse Dès 1978 Dès 1969 Dès 1972
Moteur 49 cm³, moteur automatique 1 vitesse ou transmission 2 vitesses Velux Z50 (refroidi par air de marche) ou ZA50 (refroidissement par ventilateur), 1,2 ch 49 cm³, automatique 1 vitesse (E50) ou automatique 2 vitesses, refroidi par air 49 cm³, automatique 1 vitesse, refroidi par air 49 cm³, transmission 2 vitesses, refroidi par air
Système de refroidissement Refroidi par air Au choix refroidi par air de marche ou par ventilateur Refroidi par air, refroidi par air de marche Refroidi par air, refroidi par air de marche Refroidi par air, refroidi par air de marche
Cadre Cadre tubulaire simple Cadre robuste en tubes d’acier Cadre en tôle emboutie Cadre en tôle emboutie Cadre en tôle emboutie
Vitesse maximale 30 km/h 30 km/h 30 km/h 30 km/h 30 km/h
Domaine d’utilisation Quotidien, terrain léger Sorties tout-terrain, robuste et polyvalent Quotidien, terrain léger, populaire chez les fans de tuning Quotidien, surtout pour les jeunes et débutants Quotidien, pour les trajets plus longs grâce à un équipement plus confortable
Particularités Connaissances avancées nécessaires pour un polissage uniforme Connaissances de base, machines simples Connaissances de base, machines simples Connaissances de base, machines simples Connaissances de base, machines simples
Approvisionnement en pièces Très bon, nombreuses pièces d’origine et reproductions disponibles Limité, les pièces d’origine sont rares Bon, nombreuses reproductions et pièces d’origine disponibles Très bon, le modèle standard avec large offre de pièces détachées Bon, mais parfois des pièces spécifiques plus difficiles à trouver
Public cible à l’époque Jeunes et débutants Bricoleurs et amateurs de tout-terrain Conducteurs avancés et bricoleurs Jeunes cherchant leur premier vélomoteur Conducteurs souhaitant plus de confort que le modèle N
Public cible aujourd’hui Nostalgiques, collectionneurs et débutants en tuning Collectionneurs et amateurs de modèles rares Passionnés de tuning et collectionneurs Nostalgiques et collectionneurs recherchant le charme original du Maxi Amateurs de vélomoteur classiques alliant confort et style
Prix actuel (occasion) Env. 500–2500 CHF (selon état et tuning) Env. 1500–6000 CHF (selon état et originalité) Env. 800–3000 CHF (selon état et modifications) Env. 500–2500 CHF (selon état et originalité) Env. 1000–3500 CHF (selon état et demande)

 

Conclusion :

  • Maxi : Le modèle polyvalent – idéal pour les débutants, avec un excellent approvisionnement en pièces détachées et une technique simple.
  • X30 : La rareté – robuste, tout-terrain, mais difficile à trouver et plus coûteux à restaurer.
  • Super Maxi LG1 : Avec son cadre renforcé et sa transmission à deux vitesses, il était parfait pour les conducteurs plus exigeants ou le tuning léger.
  • Maxi N : Le « modèle de base » par excellence – simple, économique et pensé avant tout pour les débutants.
  • Maxi S : Une variante plus confortable du Maxi, idéale pour les conducteurs privilégiant le confort.
Puch Maxi S (Sport)

Von Zeitblick – Eigenes Werk, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=154596195

Et la suite de l’histoire Puch ?

Après l’apogée de la vague des cyclomoteurs dans les années 1970 – en 1978, plus de 270 000 vélomoteurs et motos ainsi que 350 000 vélos sortaient des chaînes de production de Graz – commença lentement l’adieu à cette grande époque. Certes, le constructeur autrichien créa encore une véritable innovation en 1985 avec le Supermaxi, le premier cyclomoteur équipé d’un catalyseur, mais la pression économique s’intensifiait.

Puis vint le tournant de 1987 : la production de deux-roues fut complètement arrêtée sur le site traditionnel de Graz – après près de 100 ans, la fabrication de vélos prit également fin. Les droits de marque passèrent au constructeur italien Piaggio, qui continua de produire le vélomoteur Maxi pendant quelques années encore dans ses usines de Pontedera, Pise, Lugagnano et Mortellini. Le chapitre Puch en Autriche était ainsi clos – mais le mythe perdure. Dans les garages, lors de rassemblements de véhicules anciens et bien sûr sur les routes. Un vélomoteur Puch reste aujourd’hui bien plus qu’un simple moyen de transport : c’est un morceau de liberté, un monument mécanique et pour beaucoup le plus beau chapitre de leur jeunesse.

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Source image article principal : Von Christoph Waghubinger (Lewenstein) – Eigenes Werk, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=154903291

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